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Le paradis serait bien sur terre !

La quête de l’Eden n’est pas seulement une préoccupation religieuse. Depuis un siècle, de nombreux archéologues se posent la question de sa localisation. Des chantiers audacieux.

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Avec ses habitations troglodytiques de 3000 ans et sa source d’eau minérale, le village de Kandovan (Azerbaidjan) est présenté par certains comme le jardin mythique.

Souvent farfelues, lorsqu’elles localisent le paradis terrestre dans des sites exotiques (Seychelles, Maurice, Polynésie) ou aucune fouille sérieuse n’a jamais été menée, les hypothèses sur la localisation terrestre du paradis se révèlent parfois plus crédibles.

A l’origine de ces recherches on retrouve, chaque fois, la description que la Bible donne de ce lieu idyllique. Le livre de la Genèse offre en effet des indications toponymiques précises sur l’Eden. Il évoque, notamment, un cours d’eau qui se diviserait en quatre bras distincts : le Pishôn, le Guihôn, l’Hiddekel et l’Euphrate. C’est à l’est de ce fleuve que se trouverait le paradis. Or l’Euphrate est connu ! Ou sont donc les trois autres ?

Pour la plupart des historiens, le nom d’Hiddekel fait référence au Tigre. Ne restent à identifier que les deux derniers cours d’eau. S’il semble aujourd’hui acquis que ni le Gange ni le Nil ne sont des candidats sérieux, il est envisageable que les lits du Pishôn et du Guihôn aient été asséchés. Certains on cru localiser leur sources en Turquie, sur le site de Göbekli Tepe, non loin du mont Ararat, ou une tradition bien implantée prétend que se serait échouée l’arche de Noé. Sur ce site, découvert en 1963, on été exhumés fin 2006 des mégalithes étranges, vieux de plus de dix millénaires avant notre ère et ornés de figurations animales florales (dont un arbre et un serpent). Il n’en fallait pas plus pour que les esprits s’emballent… Mais le directeur de ces fouilles, Klaus Schmidt, reste pondéré. Selon lui  » le site de Göbekli Tepe est suffisamment extraordinaire en soi pour qu’il ne soit pas nécessaire de convoquer des mythes bibliques ».

Mais alors ou est l’éden ? un scientifique américain, Juris Zarins, développe depuis 1983 une théorie selon laquelle le jardin mythique se trouverait en Arabie Saoudite. Cet archéologue de l’université du Missouri, accumule depuis un quart de siècle les éléments de preuve (géologie, hydrographie, photos-satelite) permettant, selon lui, d’affirmer que le site ayant inspiré les rédacteurs de la Bible se trouve dans cette zone mitoyenne des grandes civilisations sumérienne, assyrienne et mésopotamienne. A ses yeux, l’Eden des Hébreux puis des chrétiens ne serait, en réalité, que la déformation d’un terme sumérien désignant une plaine fertile ayant subi, depuis, un changement climatique majeur. Une plaine qui aurait donné naissance au mythe du paradis, assimilé à Dilmun dans la culture mésopotamienne. D’autres archéologues pensent que le paradis est ailleurs. David Rohl, égyptologue britannique controversé, a publié, en 1999, un ouvrage selon lequel le jardin des origines se trouverait en Azerbaidjan, renouant ici avec des légendes locales relatant que les peuples du Caucase se virent confier par Dieu le paradis 8b0e1fec4ce0518d2bae9b76bc88337cterrestre. Fin 2002, la découverte d’une civilisation inconnue, dans la région de Jiroft (sud-est de l’Iran), a elle aussi suscité des fantasmes. Surtout lorsque l’archéologue Jean Perrot a exposé l’iconographie somptueuse des vases exhumés  : notamment de magnifiques palmiers à sept branches évoquant curieusement des ménorahs. Pour Hugh Brody auteur d’un ouvrage  de référence sur la révolution néolithique, l’expulsion du paradis serait juste une allégorie traduisant le passage de l’humanité de l’âge de la cueillette et de la chasse à celui de la sédentarité. le développement de l’agriculture et des premiers élevages y trouverait une explication théologique. il est cependant peu probable que cette affirmation dissuade les archéologues de se détourner de leur quête !

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